mardi 25 mai 2010

Mon destrier qu'avec respect, toute la France admire!

Ca m'était arrivé au moins deux fois à Paris : en sept, ans, je me souviens de deux cuisants échecs de course à vélo. Oui, parce que quand je vois un vélo, en en chevauchant moi même un, je ne peux m'empêcher de me mesurer à mon concurrent, et je gagne toujours, ou presque !

Une fois, à Paris, en revenant d'une épreuve du concours dit "CCP" au parc de Vincenne, je suis tombé sur un champion, en combinaison, qui m'a rattrapé en flèche, et je n'ai même pas réussi à faire tomber la distance assez pour que les 50 mètres qu'il m'avait instantanément mis devant les yeux soient abaissés à moins de 10.

Puis une autre fois, rue de la convention, revenant du lycée : une brute épaisse sur un vélo qui semblait encore plus désuet que le mien, m'avait mis à terre : le colosse, 90 kilos, un peu gras, cheveux bouclés, pédalait comme une machine. Le genre de rythme qu'on prend, leste, pour une pente, sur la plus petite vitesse, lui il l'avait sur la grande, assis, rameur invétéré, descendant de galérien, sûrement.

Puis aujourd'hui, Tokyo, revenant du judo :

D'un allure sereine sans qu'elle ne soit vilaine,
Je brûlais goguenard quelque feu chatoyant
Dans la nuit éclairée de faisceaux bien bruyants
Et de passants pressés, à Tokyo, ville pleine.

Quand soudain, flèche vive, que je n'ai vu passé
que par chance et grâce à mes yeux fort affutés,
Un homme ahurissant, rapide me devance.

Mon sang ne fait qu'un tour, je commence à courir,
Mais alors que le drôle file sans s'arrêter,
J'ai par deux fois devoir de mettre pied à terre,
Faisant passer prudence avant hâte fougueuse.

Qu'importe la distance, 500 mètres peut-être,
Avant de n'arriver à l'antre de ma bête ?
Je n'avais pu magré tout mes muscles activer,
Rattraper le manant, sur son vélo, seigneur.

C'est ainsi que pour la première fois, à Tokyo, en m'a fait l'honneur de me battre. Je peux bien me dire que j'avais deux sacs sur moi et un vélo à 130 euros en face d'un véhicule de course, et que j'étais à jeun, et fatigué de randori, qu'importe, je suis encore vaincu.

Mais cet échos à mes deux défaites parisiennes sonne, je ne sais pourquoi, comme une promesse. De quoi ? Je ne sais pas, mais un espoir en quelque chose est née ce soir et ça pourrait ne durer qu'une nuit, ce serait suffisant pour humblement remercier l'homme au vélo qui, même s'il ne le sait pas, à gagné une belle course !

2 commentaires:

  1. "mon bras qu'avec respect toute l'espagne admire"
    bravo mon fils, je vois que la culture classique a laissé quelques traces !
    (et puis c'est bien envoyé)
    ton petit poème n'est pas mal non plus ; je vais le relire

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  2. Ah non ! c'est un peu court maman, on pourrait dire... Oh, Dieu ! bien des choses vraiment, en variant le ton!! Par exemple, tenez : "Par votre plume habil, l'oeil vous retenez"

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