samedi 26 septembre 2015

Est-ce que les impôts sont élevés au Japon ?

« Oui. Très élevés ; il semble que dès qu’on gagne un peu d’argent, il soit utilisé pour soigner les mal portants et engraisser les fonctionnaires… » disent les uns.

« Non. Mieux vaut vivre ici qu’en France par exemple, où on se fait saigner ! » disent les autres.

 

Je vais donc vous dévoiler la vérité pour que vous puissiez vous faire une idée. J’ai fait des calculs très précis sous Excel qui me donnent exactement ce que je paye, au Yen près ; mais c’est un peu compliqué alors vous n’aurez ici que les grandes lignes… 

 

En gros, sur le salaire brut, l’argent part dans la retraite, la santé, l’assurance chômage, dans l’impôt sur le revenu (所得税) et dans les taxes d’habitation (住民税). Et le reste, bien sûr, constitue la salaire net (手取り). 

 

Je vais prendre un exemple de salaire standard à 6 millions de Yen par an (45 000 Euros), qui correspond à un bon salaire de cadre. 



Tout d’abord, il y a la santé : en gros, 2.8% du revenu brut – le chiffre était à 2.7% encore récemment…

Puis la retraite : 8.914% du revenu brut (mais je crois qu’il peut y avoir d’autres régimes…) – le pourcentage croit un peu chaque années…

Attention, il ne s’agit pas, en fat, d’un % du revenu brut, mais d’un % d’un revenu standard calculé à partir du revenu brut… D’où les quelques distorsions qui apparaissent dans les pourcentages que l’on voit en fin d’article. 

 

Puis 0.5% pour l’assurance chômage (vive le plein emploi !!)

A noter : pour les gros salaires, il y a une borne supérieure de salaire brut standard utilisé pour calculer ces prélèvements : 620 000Yen mensuel pour la retraite et 1 210 000Yen pour la santé (ce qui veut dire... que ceux qui gagnent beaucoup payeront proportionnellement moins dans la retraite et la santé). 

 

Ensuite, ça se complique pour calculer les impôts…  D’abord, il y a ce qu’on appelle la « déduction de revenu » (« Employment income deduction »). En gros, l’Etat dit : pour un montant X de salaire brut, vous ne payerez d’impôt que sur X-Y. Ce Y correspond à un montant fixe + un pourcentage entre 5% et 40% du salaire brut, suivant le salaire brut. Par exemple, si vous êtes à 6 millions de Yen de salaire brut, l’état va dire : on vous enlève 540 000Yen + 20% de 6 millions, i.e. 1 740 000 Yen  de déduction. 

 


Il reste donc 4 260 000Yen. De cette somme, on enlève ce qui a été prélevé pour la retraite, le chômage et la santé (en tout 732 840Yen).

 

Puis on va encore déduire 330 000Yen pour calculer les taxes d’habitation et 380 000Yen pour calculer l’impôt sur le revenu, et il faudra également enlever les mêmes sommes pour  tout personne à charge de plus de 16 ans (d’où l’avantage de faire des enfants de plus de 16 ans !!)

 

On peut également déduire des intérêts sur un prêt ou d’autres assurances (tremblement de terre, etc), et il y a deux fois plus de déductions quand on a un vieux à la maison (par rapport à un jeune)... 


Si quelqu’un a un truc pour avoir encore plus de déductions… Qu’il se signale !

 

En tout cas, pour un célibataire dont le salaire brut est de 6 millions de Yen, on arrive à un revenu imposable de 3 197 000 Yen (pour les taxes d’habitation) et de 3 147 000 Yen (pour l’impôt sur le revenu). Pour l’impôt sur le revenu, c’est assez simple : il y a des cinq tranches : 5% (au moins : tout le monde paye l’impôt sur le revenu ; c’est Mélenchon qui serait content !!), 10%, 20%, 23%, 33% et 40%, les seuils étant : 1 950 000Yen, 3 300 000Yen, 6 950 000Yen, 9 000 000Yen et 18 000 000Yen. 

 

Avec 6 millions bruts, on se retrouve donc à payer 5% de 1 950 000Yen + 10% de 1 198 000Yen, ce qui fera 217 200Yen d’impôt sur le revenu. Depuis 2013, il faut rajouter 2.1% de ce montant (c’est la taxe pour l’effort de reconstruction du Tohoku, ravagé par le tsunami en 2011).

 

Pour les taxes d’habitation, c’est plus compliqué… il y a des calculs savants que je vous épargne, mais en gros, elles sont payées sur le revenu imposable de l’année d’avant, et correspondent à peu près à 10% de ce revenu. Ça devrait donc nous faire 319 700Yen, mais en fait, ça sera un peu plus : 322 100Yen (que ceux qui veulent le détail des calculs me contactent).

 

Au final, un salaire brut de 6 millions sera en gros distribué ainsi :

- 9% dans la retraite,

- 3% dans la santé,

- 5% dans les taxes d’habitation (encore appelées « local tax »),

- 4% dans les impôts sur le revenu

Il reste donc 79% du brut en salaire net.

 

Dit autrement (avec des euros) : 45 000 Euros de brut, 21% de prélèvement et c’est fini, le reste c’est dans la poche (enfin, dans le loyer, la gaz, le métro, les cadeaux…)

 

Alors, comme j’ai des lecteurs qui gagnent moins de 45 000 Euros et d’autres qui gagnent beaucoup plus, je vais vous donner une idée de ce qu’on paye avec un brut entre 3 millions (22 500 Euros) et 18 millions (135 000 Euros). Si un cadre à hautes responsabilités (ou pas) qui gagne plus de 135 000 Euros veut savoir quels seront ses impôts au Japon, je peux aussi lui dire, mais il faudra me contacter en privé, et le service sera facturé ;)

 


Il reste tout de même à dire qu'un enfant qui n'a pas 16 ans rapportera 15 000 Yen par mois (moins de 120 euros) et une "dépendante" (comme une femme qui ne travaille pas, ou gagne moins de x par an) "rapportera" une déduction de moins de 3 000 euros sur le revenu annuel taxable, soit, en gros,  au maximum 1 500 euros pour les très riches qui sont dans la tranche de 40%... Vous l'aurez compris, les familles (nombreuses) ne sont pas trop avantagées... 

Enfin, la TVA est actuellement à 8% (contre 5% avant le retour de notre bien aimé 1er ministre Abe-san) 


Et dans le pays dans lequel vous vivez, que payez-vous comme impôts ?

lundi 21 septembre 2015

Au Japon, la sécurité avant tout

Mais quel est ce curieux panneau ? 


"Tombé de chenilles ! Faites attention en passant"... Mais où donc ont lieu ces tombés de chenilles ?


Ah, elles tombent des arbres... 


... Juste devant chez moi ! (Quelle impudence...)


J'habite dans un endroit dangereux, les rues de Tokyo ne sont plus sûres... Il y a des arbres, et les chenilles en tombent !

Nous avons donc décidé de déménager dans un endroit un peu plus urbain ; nous n'avons pas encore trouvé ce nouveau cocon, mais l'agence immobilière est prévenue : on ne le partage pas avec d'autres papillons !


samedi 12 septembre 2015

Avoir son permis de conduire au Japon

Il y a en gros trois moyens d’avoir son permis de conduire au Japon. Le premier, c’est d’avoir un permis dans un pays pas trop pourri, comme la France (Chinois, s’abstenir). Là il faut faire attention, car je crois que si on échoue à faire traduire ce permis durant la première année de son séjour au Japon, il n’est plus possible de le faire. Attention donc ! Pour les touristes, la traduction prend moins de deux heures ; il faut aller à la JAF près de la station Hamamatsucho (par exemple). 

 

Si on n’a pas eu la chance d’avoir passé son permis avant de déménager, la meilleure méthode est de payer une école. Il faut bien choisir l’école ! Car il y a deux types d’école. L’école officielle et l’école officieuse. A l’école officielle, il sera tout de même nécessaire de réussir deux tests écrits organisés par le gouvernement. Mais en ayant la possibilité de les rater autant de fois que possible, et de les passer jusqu’à deux fois par jour. Mais sinon, tout se passe à l’école ; c’est plutôt automatique. 

 

L’école officieuse est un peu moins chère, mais il n’y rien d’automatique. Pour le gouvernement, l’école officieuse et mon cousin, c’est la même chose, alors il faudra aussi réussir les tests de conduite, et là, c’est beaucoup moins simple… C’est donc le troisième moyen d’avoir son permis Japonais : passer par le jugement du gouvernement. Je vais tenter pour la deuxième fois l’examen final le 6 Octobre prochain ; et si je rate, il faudra reprendre rendez-vous… Et les fous qui veulent se faire fouetter par les instructeurs officiels étant nombreux, il y a un délai d’un mois (environ) pour retenter sa chance… Et le learner’s permit (nécessaire pour ce deuxième examen de conduite) n’est valable que 6 mois… Et il m’en reste 4 ; je croise les doigts.

 

Dans tous les cas, on apprend d’abord sur un circuit fermé pour obtenir le « learner’s permit », qui permet de conduire sur la route à la condition d’avoir à côté de soi, quelqu’un qui a son permis depuis plus de 3 ans (entre autre). Puis on s’entraîne avec tout le monde. Puis une fois qu’on a son permis, on doit le renouveler régulièrement (genre tous les trois ans, puis tous les cinq ans) en participant à des cessions dont je ne connais pas le contenu…

 

Voilà pour les grandes lignes ; vous êtes prévenus !