samedi 31 mai 2014

Insolites à Tokyo

Et voilà pour les insolites de cette semaines : 

Une image qui circulent sur les réseaux sociaux : 


Perso j'ai jamais vu... Le jeu avec les vélos au Japon c'est d'utiliser le cadi comme dépotoir (canette, paquet de cigarette...) 

Ça me rappelle quand même une planche de Gaston :) On ne voit pas bien mais vous saurez le retrouver !!


Puis la politesse Française du bon vieux temps :) (trouvé dans les toilettes d'un bar)


samedi 24 mai 2014

OXFAM - 100km trail walker

J’ai la chance de travailler dans un établissement qui cherche à faire bonne figure auprès du monde et qui pour cela m’invite régulièrement à toutes sortes d’événements dit de charités.

Pour le dernier d’entre eux, la charité, c’était de réunir environ mille euros pour le tiers monde, et sous cette condition de participer au challenge OXFAM, 100 kilomètres de marche dans les montagnes d’Hakone, par équipes de quatre.

 

Je peux vous dire que j’ai eu le temps d’y penser au tiers monde ; l’année dernière quand nous avons dû nous arrêter à 80km, et cette année encore, pendant 80km + 20km !! C’est terminé, le tiers monde se débrouillera désormais sans moi : j’ai donné assez de sueur, et n’y laisserai pas mes os.

En revanche, peut-être trouverez-vous dans ce challenge une bonne occasion de voyager au Japon, ou encore pourriez-vous souhaiter vous débarrasser d’un collègue ennuyeux en l’y envoyant ; soyez sûr qu’après un tel cadeau, la relation ne pourra qu’évoluer… Mais avant, continuez la lecture pour voir de quoi il s’agit exactement.

 

Etape un (départ de Shiroyama Track & Field - 城山陸上競馬場, arrivé à Amidaji -阿弥陀時)

Distance : 9km

Dénivelé : +400m -200m (approximatif)

 

Etape deux (Hakone Ashinoyu Flower Center - 箱根芦之湯フラワーセンター)

Distance : 9km (cumulée : 18km)

Dénivelé : -200m +700m

 

Ces deux premières étapes sont au montagnard ce que le petit bassin est au nageur : on y rentre, on en ressort un peu déçu… Pas de difficulté majeure : si le challenge Oxfam, c’est ça, autant rester chez soi devant une bonne série américaine, même en version française. Si c’est juste pour aller prendre l’air, alors oui, pourquoi pas, c’est une marche qui se fait bien dans la journée.

 

Etape trois (Onshi-Hakone-Park - 県立恩賜箱根公園)

Distance : 5.5km (cumulée : 23.5km)

Dénivelé : -100m

 

Cette étape est intermédiaire, principalement sur la route : ennuyeux.

 

Etape quatre (Ashinoko Camping Village -芦ノ湖キャンプ村)

Distance : 12.5km (cumulée : 36km)

Dénivelé : 0m

 

Il s’agit ici de faire un demi-tour de lac : c’est un peu monotone, mais reposant ; une étape qui demande un peu de patience… Arrivé au camping village, si votre rythme est comparable au notre (34hr40, sauf erreur), il ne devrait pas tarder à faire nuit (neuf heures de marche) ; profitez-en donc pour manger et vous étirer. Des bénévoles sont d’ailleurs là pour vous y aider !

 

Etape cinq (Daiyuzan Saijo-ji - 大雄山最乗寺)

Distance : 18km (cumulée : 54km)

Dénivelé : +500m (up and down…) – 800m

 

Bon, c’est là que commencent les difficultés : un tiers route, un tiers monté et un tiers descente. La monté n’est pas très technique, mais après 40 bornes, on est fatigué ; et la descente est interminable ; cette étape se fait de nuit (encore une fois, si vous suivez notre rythme). Il y a un combini avant la montagne où vous pourrez vous sustenter. Arrivé au temple, il sera possible de dormir,… Ou plutôt, il sera impossible de dormir, mais comme 54km fatiguent un peu, vous pourriez dormir quand même, mais pas besoin de réveil : on s’en chargera pour vous.

 

Etape six (Yagurasawa Public Home - 矢倉沢公民館)

Distance : 9.5km (cumulée : 63.5km)

Dénivelé : +200m – 200m

 

Ici encore, il s’agit principalement de route ; une étape intermédiaire sans grand intérêt. Nous l’avons fait le matin et sommes arrivés au petit jour (environ 5hr je crois). Attention à ne pas se tromper, l’année d’avant, nous nous étions fourvoyés provoquant un rallongement du parcours et un stress mal venu…

 

Etape sept (Fujimi Center - ふじみセンター)

Distance : 16km (cumulée : 79.5km)

Dénivelé : +600m – 600m

 

Pour arriver à Fujimi Center, il vous faudra donc marcher 16km, principalement dans la montagne… Cette étape n’est pas très facile ; en particulier la descente, abrupt ! En fait, on se rend compte que 16km, c’est vraiment un long truc. A l’arrivé, ce sera une petite ville, on pourra donc trouver ce qu’on veut en terme de restauration ; pas de bon tsukemen cependant. Ceci dit, personne ne s’arrête au restau ; Oxfam, ça n’est pas pour les rigolos : on trace vers le centre Fujimi où on se fait servir de la miso soupe par les mémés du coin. Il est également possible de dormir à cette étape, mais bon… ça dépend des organismes, personnellement, j’avais hâte d’en finir. C’est en effet le moment où j’ai décidé de me débarrasser de ma première paire de chaussure, avec l’état de mes pieds, elles avaient perdu le droit de me porter et je leur ai fait payer. Nous sommes parti à 12hr30 le samedi 17.

 

Etape huit (Myojin Pass – 明神峠)

Distance : 13.5km (cumulée : 93km)

Dénivelé : +700m – 200m + 300m (up and down)

 

Voilà l’étape sans conteste la plus difficile. Ça n’est que 13.5km, mais alors ça n’arrête pas de monter et descendre ; épuisant. Je ne dirais pas qu’arriver à 80km était de tout repos, mais le plus difficile était à venir. Pour les faibles, c’est à peu près à ce moment-là qu’on décide : c’est la dernière fois. Nous étions forts, mais nous avons quand même décidé que c’était la dernière. En fait bien avant ça… Dans « Etape huit (Myojin Pass – 明神峠) » , vous aurez remarquer la beauté de ce kanji :  ; tougé, qui veut dire « pass » ; à gauche, la montagne (), en haut à droite, le dessus () et en bas à droite, le dessous (). C’est le point où la montagne est à la fois au-dessus et en dessous de soi. C’est un point selle quoi (comme au milieu d’une selle de cheval). Et pour l’instant culture, sauf erreur, c’est un des rares kanji que les Japonais n’ont pas importé de la Chine mais crée eux-mêmes.

 

Etape neuf (Tokyo YMCA Yamanakako Center – 東京YMCA山中湖センター)

Distance : 7km (cumulée : 100km)

Dénivelé : +400m – 200m + 100m – 200m

 

Et le finish ! 7km, ce n’est pas rien, mais cette étape est en fait assez facile. Une petite monté, une petite descente, puis une toute petite monté, et là on sait qu’on arrive : on voit le fuji, le lac ; c’est le kilomètre 40 du marathon.

 

Voilà, bonne aventure ; la prochaine se déroulera en France puisque je vais y passer quelques temps dans pas trop longtemps… Peut-être que ce blog prendra temporairement une forme du style : « le Japon à Paris » ? Je me vois d’ici faire la revue des ramen de la capitale ; chacun aura sa note et son commentaire.

dimanche 18 mai 2014

Tournois de sumo

Il y a donc six tournois par an dont trois à Tokyo ; le dernier a commencé le 11 Mai et s'annonce passionnant. 
Il y a 42 lutteurs dans la plus haute division du sumo, parmi lesquels 9 ont un titre spécial (actuellement : 2 komusubi, 2 sékiwaké, 2 ozéki et 3 yokozuna). Les 3 yokozuna (les plus forts) sont Mongoles ; et les 6 autres sportifs "suivant" (en terme de classement) sont Japonais. Dans les 33 sumo restants (dit "maegashira"), nous avons un Bulgare, un Brésilien, un Egyptien, un Géorgien, un Chinois, 7 mongoles et 21 Japonais (27 Japonais en tout donc). 


Premier jour : Hakuho (yokozuna depuis 2007) et Kakuryu (yokozuna depuis Mars 2014) gagnent leur premier match (il y a un match par jour), mais Harumafuji (yokozuna depuis 2012) perd contre le komusubi Yoshikaze : surprenant. 
Endo (遠藤, étoile montante qui provoque le plus d'ovation, voir photo ci-dessous) gagne son premier match, ainsi que Osunaarashi (premier Africain de l'histoire du sumo). 


Deuxième jour : un abandon ! (Chiyonokuni) ; les 3 yokozuna gagnent leur match, ainsi que les deux ozéki (les très populaires Kisenosato et Kotoshogiku : deux matchs, deux victoires) ; Endo et Osunaarashi (大砂嵐, voir photo) perdent... (une victoire et une défaite chacun)


Troisième jour : les 3 yokozuna toujours vainqueurs, mais le ozéki Kotoshogiku (琴奨菊, cf photo) subit son premier échec. Goeido, un sékiwaké qui pourrait devenir Ozéki s'il performait bien à ce tournois, en est à 2 victoires sur 3 ! Et Endo comme Osunaarashi gagnent leur deuxième match !! Seuls 8 lutteurs sur 42 n'ont toujours pas subit de défaite... 


Quatrième jour : élément notable et que les tabloïd du monde entier ont rapporté : Endo a vaincu un yokozuna pour la première fois ! Kakuryu (鶴竜, cf photo) perd ainsi son premier match depuis qu'il a été promu yokozuna en Mars dernier. Les ozéki perdent également...  


Cinquième jour : Le yokozuna Hakuho (白鳳) est maintenant le seul lutteur invaincu. 


Sizième jour : Toyonoshima sort le yokozuna Harumafuji (日馬富士, ci dessous en photo), amenant son score de défaites à deux en ce sixième jour ! Hakuho n'a toujours pas perdu ; et pour les lutteurs à 5 victoires pour 1 défaite, il s'agit de : Kakuryu (yokozuna), Ikioi (maegashira 5 originaire d'Osaka), Kisenosato (ozéki) et Kitataiki (maegashira 13). Endo et Osunaarachi sont à 4 / 2...


Septième jour : Le komusubi Chiyootori bat Kakuryu !! Hakuho est toujours sans défaite, mais les deux autres yokozuna en sont à 5 / 2... Ikioi, Kisenosato (稀勢の里, voir photo) et Kitataiki en sont toujours à 6 / 1. Pour les maegashira moins bien classés, il est moins difficile de gagner car ils combattent des adversaires moins fort, ce qui relativise la performance de Kitataiki, sumo de 32 ans dont le rang maximal fut maegashira 2, en Mai 2013. 


Huitième jour : Nous allons pour ce 8ième jour détailler un peu plus les combats des lutteurs qui suscitent un intérêt particulier. Le tournois se terminera le 25 Mai (15 jours en tout) et le but est d'avoir au moins 8 victoires... Aujourd'hui, nous aurons déjà des perdants et des gagants...

Le Chinois Sokokurai (蒼国来) bat Toyohibiki pour arriver à un score de 6 / 2. Sokokurai a été en procès avec le monde du sumo suite à une sombre histoire dans laquelle il soutenait n'avoir aucune responsabilité. Comme on dit en Japonais, 火のないところに煙は立たない (il n'y a pas de fumé sans feu), mais accordons lui tout de même le bénéfice du doute. 


Gagamaru (臥牙丸), le géorgien (proche de 200kg : un des plus lourds), se fait battre par Chiyomaru (dont le petit frère a battu Kakuryu le 7ième jour). Il est à 3 / 5. 


Kitataiki (北太樹) finit par perdre contre Myougiryu... 6 victoires, 2 défaites ! 


Le Brésilien Kaisei (魁聖) perd contre Tochinowaka ; son score est maintenant à 3 / 5. 


Ikioi (勢) bat Osunaarachi (4 / 4) pour arriver à 7 / 1, à un point du groupe des gagants (勝ち越し) !!!


Le Mongole Kyokutenho (旭天鵬, M3), bientôt 40 ans (le plus vieux sumo encore actif) n'est pas en forme... Il devient le premier du groupe des perdants (負け越し) avec 8 défaites... Il avait réussi à gagner 9 fois sur 15 en Mars. 


Le Bulgare Aoiyama (碧山) perd contre l'expérimenté (ベテラン) Aminishiki, ce dernier ayant fainté dès le début en se décalant vers la gauche... Le maegashira 1 s'est écrasé par terre et se trouve maintenant à 3 / 5. 


Le sékiwaké Goeido (豪栄道) perd contre Chiyotairyu (M2) et arriver à 4 / 4... Sa promotion au rang d'ozéki devient de moins en moins crédible... 


Le sékiwaké Tochiozan (栃煌山) bat Toyonoshima et arrive à 5 / 3... 


Et voilà maintenant un des combats les plus attendu : Kisenosato (ozéki) contre Endo (M4). Il ne se sont battu qu'une seule fois, en Mars, et Endo avait remporté le combat... Mais cette fois-ci, c'est Kisenosato qui dominera le jeune nouveau venu... Et restera à une seule défaite (7 / 1) !!



L'expérimenté Takekaze (豪風, 34 ans) se bat contre Kotoshogiku et parvient à faire tomber celui ci pour arriver à un score de 4 / 4. 


Yoshikaze (嘉風) se bat contre Hakuho... Pas de surprise : le yokozuna reste invaincu et passe dans les gagnants en ce 8ième jour. Hakuho se battra contre Endo lundi 19 Mai...


Kakuryu a fainté pour battre son adversaire, et le public n'a pas apprécié : quand on est yokozuna, on est pas censé fainter dès le début... Un peu décevant... Dernier match : Harumafuji finit par vaincre Chiyootori (千代鳳, voir ci-dessous - 2 / 6), après quelques difficultés... Hakuho reste sans conteste le plus fort des yokozuna !


vendredi 9 mai 2014

Chansons Françaises au Karaoké

Je suis allé l'autre jour au karaoké avec un nouveau venu au Japon et d'autres personnes ; au cours de la soirée, je l'ai vu avec le catalogue à une page bien particulière que je cherchais sur l'appareil électronique de sélection des chansons depuis 5 ans ! 

Il y avait la liste des chansons Françaises !! 

Je vous la restitue ci-dessous, à toutes fins utiles... 

Adamo (Tombe la neige), Alizée (Mon bain de mousse), Clémentine (Jérémie et Pina Colada), Edith Piaf (Hymne à l'amourla vie en rose et sous le ciel de Paris), Elsa (T'en va pas), Enrico Macias (Solenzara), France Gall (Poupée de Cire, poupée de Son),Françoise Hardy (Comment te dire Adieu),Ilona (Un monde parfait), Jane Birkin (L'aquoiboniste et Quoi), La plage (Coup de boule), Michel Polnareff (Holidays et Tout, tout pour ma chérie), Nathalie (Chantons l'amour), Noir Désir (Le vent nous portera), Opera (Carmen (votre toast je peux le rendre)), Patricia Kaas (Il me dit que je suis belle), Pierre Bachelet (Emmanuelle Song (French vocal version)), Sylvie Vartan (Irrésistiblement et La plus belle pour aller danser), Vanessa Paradis (Joe le taxi), Yves Montand (Grands boulevards) et Zebda (Tomber la chemise)

Alors, j'ai mis en gras celles que j'ai déjà chanté : je déconseille très fortement le tube de Noir Désir : il est très difficile à interpréter correctement, trop calme et trop long. Mais qui a pris cette décision ? N'y avait-il pas dans le catalogue des succès du groupe des morceaux plus appropriés ?? N'y avait-il pas une ribambelle de Français prêts à prodiguer tous les conseils nécessaires?? C'est une erreur de croire que le monde est sage et plein de bon sens et on peut s'en rendre compte en regardant ce qu'on propose à la communauté des Francophones au karaoké. 


En revanche, le fameux Holidays de Polnareff aura tout le succès qu'il mérite : je le chante au moins une fois sur deux et j'ai des amis qui m'ont avoué ne plus partir en vacances sans penser à moi !


J'ai souligné les bonnes surprises : je vais m'empresser de réécouter mon bain de mousse et tomber la chemise afin de d'innover à mon prochain passage sur scène !!


Il est à noter qu'il s'agit d'une chaîne de karaoké (le bleu, pour les connaisseurs) et que d'autres karaoké pourraient contenir d'autres chansons. J'ai déjà en effet chanté le poinçonneur des Lilas et entendu chanter le lac du connemara... En revanche, pas de Brassens. 


J'ai essayé d'ajouter Brassens sur un des systèmes utilisé par les karaoké, mais il semble que cela fonctionne par vote : il me faudrait environ 200,000 voix pour concourir avec mes homologues Japonais voulant chanter les dernières bouzes à la mode... Perdu d'avance : le raffinement ne fait pas le poids face au délire de la foule. 


C'est pourquoi tels sont mes conseils : 
1/ Garder cette petite liste et n'hésitez pas à la compléter en commentaire. 
2/ Faites de l'Anglais avant d'arriver au Japon et vous pourrez chanter tous les Beatles, Queen et compagnie. 
3/ Apprenez des chansons en Japonais ; ça n'est pas Brassens, et il n'y a pas d'équivalent, mais il y a quand même de quoi faire. 

Et surtout, répandez le bruit que les Français au Japon sont malheureux : pouvoir réunir sur la page d'un blog l'ensemble des chansons Françaises proposées dans une des plus grandes chaînes de karaoké au Japon ne devrait pas être possible. 

Avec un peu de bonne volonté, le bruit arrivera à l'oreille de notre cher premier ministre (côté Nippon) ou de notre bien aimé président (côté Français), et ces derniers ne sauraient rester sourd à ce qui constitue un manque criant dans le grand chantier de l'amitié Franco-Japonaise. 

Banzai !