dimanche 5 février 2012

moins que rien

"moins que rien" c'est la situation des Japonais par rapport au client. Qu'il s'agisse d'un costume sur mesure ou d'un bonbon à 10 centimes, c'est la même : le vendeur se place en moins que rien, confondu en formules de politesse qui remercient, disent pardon et invite à revenir.

Mais même sans parler à un client, il peut arriver qu'on ait à remercier quelqu'un en se plaçant en moins que rien : "je ne sais pas comment vous remercier, vous me sauver la vie, blablabla". le mot 恐縮 (kyoushuku) peut vous y aider.

Il est formé de deux kanji : 恐 qui peut s'utiliser dans l'adjectif 恐い (kowai) pour la peur, ou dans le verbe 恐れる (osoreru, avoir peur, et par extension, respecter au point d'avoir peur : on peut dire 神を恐れる, avoir peur de Dieu). Puis 縮 qui peut s'utiliser dans le verbe 縮む (chidimu, rétrécir, diminuer...)

Voilà, donc en Japonais, on peut se faire tout tout petit tout en plaçant son interlocuteur à la place de Dieu en un petit mot : kyoushuku. ; Incéré dans une phrase, on dira : "Votre gentillesse me rempli d'une humilité respectueuse" de la manière suivante : "ご親切に恐縮しております。" (go shinsetsu ni ryoushuku shite orimasu), ou encore pour lancer un "sumimsen" (excusez-moi) très poli, on pourra dire : "恐縮ですが..." (kyoushuku desu ga).

Seulement, après, j'imagine que votre interlocuteur peut vous prendre pour un représentant de l'espèce rare qui maîtrise sa langue et vous avez effectivement intérêt à la maîtriser pour le comprendre : il va se mettre à être poli en Japonais. Et là, c'est le drame.

2 commentaires:

  1. Mais c'est extrêmement intéressant cela. Merci pour cette leçon japonaise...
    C'est vrai qu'il y a des parties qui me concernent. ("moins que rien...")
    Et heureusement que je pige un peu la langue (phrasé et signes)(ils inversent notre ordre). De sorte que j'ai compris tes explications
    Où est dieu ? Dans le dire ?
    Nothcomb avait remarquablemnent décrit l'ambiance (cf. "Stupeur et tremblements")(à moins que ce ne soit "La métaphysique des tubes")
    Il faut donc vivre longtemps parmis eux, les Japonais, pour comprendre tous ces rapports. Qui sont une culture, mais pas un référentiel de la raison)
    Amicalement,
    Bartholomé Diaz

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  2. ah bah si, on peut trouver "un" référentiel de la raison au Japon, comme on peut en trouver plusieurs (?) en Europe. Ce qu'on ne peut pas trouver, c'est "le" référentiel, ou alors on fait de la philosophie, et on le cherche (on ne le trouve pas).

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