mercredi 6 octobre 2010

la révélation

On pourrait l'appeler "une révélation", mais je n'ai pas tellement l'occasion de penser depuis que je travaille, alors dans mon faible recul sur ma vie, j'intitule ce post "la révélation".

Serait-ce la simple pensée d'un homme simple qui a trop bu ? Y a-t-il vraiment une idée à creuser ? Je ne sais pas, mais le plus clairement possible, avec ce qui me reste de clarté après avoir profité d'une sorte d'open bar festif en ce mardi soir, je vais essayer d'exprimer la pensée qui m'est venu en lisant "les misérables"...

Beaucoup d'associations d'idées...

Ma démonstration commence par ce postulat : "avec la maîtrise parfaite du language doublée d'une compréhension de son environnement, on peut tout obtenir : le monde s'ouvre à nous, on devient roi sans peine, si on s'en donne la peine...

En ce qui me concerne, j'ai je crois reçu dans mes "gènes" la compréhension de mon environnement : je n'ai jamais fait d'effort de ce côté là, et toujours bien compris, naturellement analysé ; je peux le dire avec lucidité : pour comprendre le monde "immédiat", je suis assez fort. Je peux le dire sans vanité non plus, étant donné que je me reconnais très faible dans d'autres domaines tout aussi important ; seulement quand il s'agit de comprendre ce qui a trait au comportement, j'arrive à expliquer assez bien. J'arrive donc aussi à pardonner, mais c'est un autre sujet.

Il s'agit donc, dans mon cas, pour devenir roi ou tout autre chose que je souhaiterai devenir (sûrement par roi, en fait) de savoir m'exprimer : maîtriser le langage. Et, en passant, ceci explique mon attrait pour l'étranger : j'ai en 2006 vécu ma première expérience à l'étranger comme un renouveau car je pouvais oublier toutes mes "mauvaises habitudes de Français" pour recréer un nouveau moi avec de nouveaux mots,...

Pour le Japonais, ce n'est pas gagné, et c'est en fait la clé de ce qui me fera rester ou non dans ce pays, indépendemment de tout le reste.

Il s'agit pour maîtriser parfaitement une langue de pouvoir s'exprimer parfaitement. Il y a donc un ensemble infini de phrases; espace de dimension infini limite de l'espace de dimension fini engendré par un ensemble fini de phrases à maîtriser. Pardon pour l'analogie topologique, je reviens de suite vers des termes plus usités.

Dans cette ensemble de phrase à maîtriser, il y a des phrases (normal...). La phrase est l'expression d'une idée, l'idée étant issue d'une émotion : l'homme n'est en effet pas autre chose qu'une matrice qui traduit ses émotions en des termes qui lui permettent de vivre avec ses congénères (il y a une faille dans ce raisonnement, je le sens, mais je continue) ; pour traduire une émotion, il faut s'exprimer et pour cela, on a des moyens d'expressions qu'on peut regrouper autour de quelques mots clé (c'est un peu rapide, je le conçois...)

Tout est là, autour de quelques concepts, quelques "mots clés"...

L'éducation consiste à donner à l'enfant la maîtrise de certain mots clés (associés à leurs univers...). On pourrait dire qu'avec 50 mots clés, on peut englober 99 pour cent de ce qu'on veut exprimer (chiffres donnés intuitivement).

Chacun d'entre nous maîtrise un nombre plus ou moins important de ces mots clés, parmi lesquels, on trouve : "faire confiance" ; "avoir du recul" ; "être conscient" ...

Et c'est en fait de là que mon raisonnement est parti, j'ai découvert aujourd'hui un nouveau mot clé qui ne m'avait pas été "donné" dans mon éducation : il s'agit d'"oser".

"Quand on demande pas, on obient pas" me sortait un collègue quand il s'agissait de négocier un nouveau logement dans le cadre de notre contrat au Japon, et que je disais pour ne pas "gêner" que, finalement, l'actuel n'était pas si mal et me convenait... En fait, je crois que je ne voulais pas "oser".

Depuis, j'ai osé demander à ma nouvelle manager des vacances à Noël alors que j'avais épuisé mon stock ; je les ai eu. J'ai demandé de nouveaux cours de Japonais payé par la boîte, je les ai eu, et bien d'autres choses encore. Et j'ai lu le début des "misérables" ou Fantine n'ose pas parler au maire quand on lui explique que ce dernier est responsable de son licenciement.

Et là s'est faite la révélation : ce n'est qu'un roman, bien sûr, mais le fait est que dans la vie, il faut oser demander pour obtenir ; Fantine n'aurait pas perdu ses cheveux et ses dents de devant si elle avait osé parler au maire...

Ceci étant dit, dans la maîtrise de cette clé (je ne parle plus de "mot clé", mais de "clé"), il faut distinguer deux choses. A l'image des stoiciens qui distinguent les choses sur lesquels ils ont prise et les choses sur lesquels ils n'ont pas prise de manière à "faire la part des choses", il faut savoir, à mon sens, distinguer les choses qu'il faut oser et les choses qui n'en valent pas la peine.

Voilà une nouvelle clé :

"Quand on ne demande pas, on obient pas. Fais le trie entre ce que tu peux demander et ce que tu ne pourras pas recevoir. Ce que tu voudrais demander, ose le demander, et tu auras fait un pas vers un avenir meilleur que ton présent."

1 commentaire:

  1. Belle révélation ^^

    C'est un peu triste d'être ingénieur et de dire que l'on n'a pas tellement l'occasion de penser depuis que l'on travaille, mais c'est vrai. Pourquoi ? Parce que la plupart de nos actes ne sont pas choisis mais seulement vécus. Quand on se refuse à demander, on est autant une victime de la passivité que de la timidité. La situation opposée peut d'ailleurs se présenter : quelqu'un qui, par habitude, demande en permanence. Cela n'a plus rien d'un choix, il s'agit bien aussi de passivité.

    Est-ce que toute l'interaction humaine peut se résumer à quelques mots-clés ? On doit pouvoir réfléchir à ce sujet en comparant des langues humaines éloignées... Je n'en sais rien, mais je ne le pense pas. Pour ma part, je ne parle que des langues germaniques et des langues latines, je suis donc pour ainsi dire hémiplégique (à défaut d'hémisphérique...)

    Pour maîtriser une langue il faudrait s'exprimer parfaitement... Vaste programme ;-) Puis-je m'exprimer parfaitement, même dans les langues que je dis connaître ? Non. Je commets des erreurs et, l'instantanéité valant souvent plus que l'exactitude, c'est peut-être une bonne chose. Je me place à un niveau de langue qui peut gêner mon interlocuteur. Je refuse certaines conversations ! comme celles en langage SMS par exemple. Dès lors, qu'est-ce que s'exprimer parfaitement ? Je ne maîtrise même pas ma langue natale à ce point...

    Je pense que, les langues n'étant que des champs de possibles dans l'interaction entre les individus, le plus ambitieux que l'on puisse imaginer est de maîtriser suffisamment une langue (ou un langage, ou toute sorte de langage) pour sublimer ce champ des possibles. C'est-à-dire améliorer -autant que faire se peut- notre relation à autrui par le langage et par notre maîtrise du langage.

    Améliorer notre relation, cela signifie certainement l'améliorer par rapport à des souhaits, des sentiments, des sensations, des interlocuteurs. Tel que je le conçois, aucune norme et aucune limite en la matière. Le langage devient donc une sublimation des interactions entre individus par une meilleure expression des individualités et des effets de l'interaction sur les individualités (passées, en cours ou à venir)...

    Celui qui maîtrise parfaitement la langue peut alors se sublimer, sublimer son interlocuteur ou sublimer leur relation. Mais quid de la réception de cette expression sublime ?

    [je pars me coucher sinon...]
    Tout cela pour dire qu'il n'y a pas de maîtrise absolue, comme toute chose du règne humain. Il ne s'agit que d'une maîtrise relative et dont le plus grand intérêt réside dans la réception du discours par l'interlocuteur, l'auditoire, le public, relatif elle-aussi.

    Je pense donc que la question fondamentale dans l'apprentissage des outils de langage est le choix de son auditoire et du genre de relations que l'on souhaite sublimer.

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