samedi 26 juin 2010

dialogue en Japonais, leçon 11

「どうしたの。元気がないね。彼と喧嘩でもしたの?」
「そうじゃないわ。でも、このごろ憂鬱なの」
「じゃ、髪型でも変えてみたら?」
"qu'est ce qui t'arrive, t'as pas l'air en forme. Tu te serais pas une disputé avec lui ?"
"Non, c'est pas ça, mais ces temps ci, je déprime un peu"
"Alors, pourquoi est-ce que t'essayerais pas de changer de coupe de cheveux ?"

Japonais, je ne sais pas, féminin, oui, ça c'est sûr hein :)

dimanche 6 juin 2010

les touches noirs du piano

Il nous arrive parfois des choses dont on sait qu'elles sont directement entrées dans la mémoire à long terme : on ne les oubliera jamais. Par exemple, je me souviendrai toujours du moment où j'ai appris la différence entre "説明", (explication dans le sens : "éclairement d'une option") et "言い訳" (explication dans le sens : "dire une excuse").

Et bien, quand ma nouvelle professeur de piano m'a parlé de l'index comme étant un peu maladroit, du majeur, trop long, de l'annulaire, trop faible, du pouce un peu trop lourd et de l'auriculaire, pas trop mal pour jouer, j'ai senti que j'allai apprendre des choses. Mais quand elle m'a expliqué qu'il fallait sentir, entendre et prendre en compte la différence de son entre les touches noirs en blanches, j'ai été bluffé.

Et oui, je n'y avais jamais pensé, mais les touches noirs sont plus courtes que les blanches, on peut donc démontrer très facilement que, par effet de levier, en appuyant avec la même approche sur l'une ou l'autre, la force du son sera différente (plus fort sur la blanche).

Bon, alors c'est bien simple, ma main n'est pas bien placée, mon son est mauvais, mes déplacements aussi, et on a commencé des morceaux nouveaux parce que ceux que je travaillais seuls ne sont probablement pas récupérables en l'état...

Seulement maintenant, j'ai un problème, à la lumière de ce qui me parrait maintenant être clairement la plus grande difficulté du piano, à savoir, la maîtrise du son, il va m'être difficile de travailler sur mon klavinova à 40,000 yens quand mon objectif est de faire de la musique sur un steinway... 困るよ〜

mercredi 2 juin 2010

Esprit de finesse ou de géométrie?

Je vais parler, bien sûr, des Japonais.

L'idée de synesthésie entre language et pensée s'est imposé à moi comme une évidence dès mes premières semaines en Angleterre, durant l'été 2005, où j'avais l'impression très vive de créer, en m'exprimant en anglais, une seconde personnalité qui n'avait rien à voir avec la première.

Comme si les moyens qu'on a à sa disposition pour s'exprimer déterminaient la structure de la pensée, et ce serait logique, puisqu'il parrait, même si ça n'a jamais été clair pour moi, que la parole est nécessaire pour élaborer la pensée.

Bien, arrêtons nous sur une phrase de Japonais qui depuis quelque jours, à force d'être relu, ne cesse de m'étonner : "使用を控えていただければと思います" (shiyou wo hikaete itadakereba to omoimasu). Mot à mot, brutalement : "utilisation wo si vous pouviez réduire to je pense". Ce "si vous pouviez réduire" est en fait mis à la forme que je crois être la plus poli, et se traduirait donc plutôt par : "si vous pouviez vous donner la peine de réduire"... Mais continuons :

En faisant passer ça dans une petite matrice de transformation linguistique, on obtient : "si vous pouviez réduire l'utilisation [de l'appareil considéré, de l'action en cours], ... Je pense". L'utilisation de quoi ? C'est à déterminer suivant le contexte. Mais il manque tout de même quelque chose : que pense donc le Japonais quand il dit "je pense"? En fait, il est sous entendu qu'il pense qu'il serait heureux. Nous avons, donc, en fait :

"Si vous pouviez réduire l'utilisation [contexte], je pense que je vous en saurais gré." Et en vérité, il ne s'agit pas de réduire quoi que ce soit, le locuteur souhaite en fait que l'interlocuteur arrête tout simplement d'utiliser ce qu'il est en train d'utiliser. La phrase française finale serait donc : "Je vous saurais gré d'arrêter ce que vous faites", et le Japonais dit : "Si vous pouviez vous donner la peine de freiner l'utilisation, je pense que..."

Ainsi, il n'est pas rare que je passe cinq ou dix minutes bien pesées sur certaines phrases qui m'échappent, car, vous l'aurez compris, j'ai parlé ici de la forme, mais les problèmes de fonds sont eux aussi légion, comme j'ai déja eu l'occasion de l'exposer.

Esprit de finesse...

mardi 25 mai 2010

Mon destrier qu'avec respect, toute la France admire!

Ca m'était arrivé au moins deux fois à Paris : en sept, ans, je me souviens de deux cuisants échecs de course à vélo. Oui, parce que quand je vois un vélo, en en chevauchant moi même un, je ne peux m'empêcher de me mesurer à mon concurrent, et je gagne toujours, ou presque !

Une fois, à Paris, en revenant d'une épreuve du concours dit "CCP" au parc de Vincenne, je suis tombé sur un champion, en combinaison, qui m'a rattrapé en flèche, et je n'ai même pas réussi à faire tomber la distance assez pour que les 50 mètres qu'il m'avait instantanément mis devant les yeux soient abaissés à moins de 10.

Puis une autre fois, rue de la convention, revenant du lycée : une brute épaisse sur un vélo qui semblait encore plus désuet que le mien, m'avait mis à terre : le colosse, 90 kilos, un peu gras, cheveux bouclés, pédalait comme une machine. Le genre de rythme qu'on prend, leste, pour une pente, sur la plus petite vitesse, lui il l'avait sur la grande, assis, rameur invétéré, descendant de galérien, sûrement.

Puis aujourd'hui, Tokyo, revenant du judo :

D'un allure sereine sans qu'elle ne soit vilaine,
Je brûlais goguenard quelque feu chatoyant
Dans la nuit éclairée de faisceaux bien bruyants
Et de passants pressés, à Tokyo, ville pleine.

Quand soudain, flèche vive, que je n'ai vu passé
que par chance et grâce à mes yeux fort affutés,
Un homme ahurissant, rapide me devance.

Mon sang ne fait qu'un tour, je commence à courir,
Mais alors que le drôle file sans s'arrêter,
J'ai par deux fois devoir de mettre pied à terre,
Faisant passer prudence avant hâte fougueuse.

Qu'importe la distance, 500 mètres peut-être,
Avant de n'arriver à l'antre de ma bête ?
Je n'avais pu magré tout mes muscles activer,
Rattraper le manant, sur son vélo, seigneur.

C'est ainsi que pour la première fois, à Tokyo, en m'a fait l'honneur de me battre. Je peux bien me dire que j'avais deux sacs sur moi et un vélo à 130 euros en face d'un véhicule de course, et que j'étais à jeun, et fatigué de randori, qu'importe, je suis encore vaincu.

Mais cet échos à mes deux défaites parisiennes sonne, je ne sais pourquoi, comme une promesse. De quoi ? Je ne sais pas, mais un espoir en quelque chose est née ce soir et ça pourrait ne durer qu'une nuit, ce serait suffisant pour humblement remercier l'homme au vélo qui, même s'il ne le sait pas, à gagné une belle course !

lundi 10 mai 2010

Le bras de fer

Aujourd'hui, je suis allé gentiment à l'école de piano "yamaha" où... je prenais des cours de piano pour leur dire que j'arrêtais. Oui, j'ai trouvé avec l'aide de ma professeur de Japonais un endroit qui me convient mieux.

Et alors je dit à la réception : "j'arrête" ; on m'invite à m'asseoir, puis il me faut 15 minutes pour comprendre derrière mille formules de politesse qu'il faut que je règle les leçons du mois de mai, même si je n'y vais pas.

J'ai dit : "j'ai compris" ce qui en Japonais veut à moitié dire "j'accepte", il me semble. Puis je suis parti en m'excusant, mais décidé : je ne payerai pas. C'est un bras de fer qui commence entre la société pour qui tous les moyens sont bons pour escroquer les gens, et moi, le justicier qui refuse de céder face à l'absurdité.

Car il est absurde et malhonnête de vouloir me faire payer des leçons que je ne prendrais pas, même si on m'a probablement fait signer un papier qui explique en quoi je devrais payer. C'est pourquoi j'appelle avec force et conviction toutes les âmes qui souhaitent me soutenir dans ce premier bras de fer Japonais : je ne payerai pas !!

dimanche 9 mai 2010

En France - la deuxième impression

Bon, voilà plus de 4 mois que je suis rentré, il est tant de finir sur le chapitre : "France Japon Surprises". Je suis rentré par l'avion, puis j'ai pris le RER, et c'était tout comme pauvre et sale. Les transports Japonais sont en effet immaculés et sans aucune mendicité.

De toute façon, les Japonais ne mendient pas, c'est tellement honteux de ne pas travailler que certain malheureux qui ont perdu leur job font même semblant d'encore partir au boulot le matin, s'inventent des coups de fil et des réunions ; il y a eu un film que je n'ai pas vu sur ce phénomène (qui ne serait, donc, pas rare - étrange pays...)

Nous Français, on est tellement content de ne pas aller travailler qu'on serait près à faire grève quand nos fêtes nationales tombent le WE. Moi je serait dans le mouv' en tout cas :)

De France, ce qui m'avait manqué, au Japon, c'est le vélib, les cafés bars cool, la bouf bien lourde, les mouchoirs (qui au Japon, s'ils sont gratuits, sont trop mince pour un nez Européen), la beauté de la ville, la musique dans le métro, et des fringues qui sentent pas le tabac froid quand je rentre de soirée.

Et du Japon, en France, pendant ces deux petites semaines, ce qui m'a manqué, ce sont les toilettes électroniques, les magasins ouverts tout le temps, le riz, entendre parler Japonais, et les tsukemen.

Voilà pour un tour d'horizon, et dans huit jours, je suis au Cambodge :-)

lundi 3 mai 2010

J'ai craqué

Oh, ce n'est pas grand chose, mais moi qui n'avait pas l'habitude de présenter ma carte ED, carrefour, FNAC ou que sais-je encore, refusant poliment ce petit avilissement,

j'ai eu beau me battre encore et encore, après près d'an an et demie au Japon, j'ai suis bon gré mal gré moi aussi devenu un consommateur averti, profitant des réductions diverses et variés dans le pays des "points cards" (pointo caado en katakana fun).

J'ai donc sur moi, au quotidien, une douzaine de cartes dans mon portefeuille qui va jusqu'à prendre des allures féminines dans son gonflement : c'est à peine si je peux encore m'asseoir dessus.

Il y a donc, de gauche à droite : La carte pour avoir 10% de réduction sur les sandwich du 42ème étage. La carte pour avoir des réductions dans le magasin où j'achette mes costumes et mes chemises (je dois cependant avouer ne pas être un grand consommateur de ce genre de produit, ayant accepté et assumé de porter des vieux habits puisque chacun sait que ce sont les plus confortables). La carte pour avoir des cadeaux quand j'aurai acheté assez de pain dans la boulangerie près de chez moi (je rappelle que j'ai déménagé dans le quartier dit "Français").

La carte du Daimaru, qui me sert le midi quand je vais m'acheter un bento dans le centre commercial du même nom qui s'étale dans le sous sol de la tour où je travaille. La carte du coiffeur à 1,100yen : dix coupes payés, une offerte ! La carte pour avoir des boissons à 50 yens dans les distributeurs du respectable établissement qui me fait des chèques à la fin du mois.

La carte pour payer le pressing moins cher (celle là est obligatoire: on est obligé de se faire constuire une carte pour payer moins cher). Oui, j'ai essayé de repasser mes chemises au début. C'était le début, maintenant, je préfère payer 1 euros 50 et en profiter pour aller acheter du pain en face (puisque c'est en face). La carte pour payer 400yen au lieu de 700yen dans le centre sportif proche de mon ancien logement. Un de mes tsukemen préféré étant dans ce même coin, j'y vais encore parfois nager. La carte BIC CAMERA, pour avoir 10% de réduction sur les produits d'un magasin qui s'apparente à la fnac de notre beau pays (mais sans les BD).

La carte pour payer moins cher (de combien?) les produits du super marché le plus proche de chez moi où on trouve, notemment, du bon vin ainsi que du fromage... La carte pour un autre coiffeur, encore moins cher! (1000yen). La carte du Onsen à la station par laquelle on passe en rentrant sur Tokyo après avoir crapahuté dans les montagnes mitoyennes (10 onsen payés, un offert).

La carte de mon curry oudon préféré. Ce curry à tellement de goût que quand j'en bois le jus, ça me rappelle des scènes oubliées de mon enfance et me ferait presque faire l'hypothèse de synesthésie... La carte des magasins Yamaha ; pas de réduction, juste une carte d'inscription à mes cours de piano. La carte de transport.

La carte maruzen, pour avoir des réductions sur la librairie du même nom. La carte du magasin du Shinjuku où je fais mettre en cadre certains dessins qu'on m'a laissé, et enfin, la carte BNP que je porterais fièrement autour du coup comme les Japonais si je ne préférais risquer de l'oublier en la gardant dans ma poche.

Et ce stock de carte continue d'augmenter, cette photo n'inclue pas la carte des internet cafés de la région du kansai (puisque j'habite dans le kanto) ni celle du at home café qui est un maid café où j'ai bu un café hier... Et je terminerai la dessus, j'ai ma carte "je suis allé une fois au at home café". On a vu qu'il y avait des cartes "je suis allé x fois au at home café", x appartenant à l'ensemble {1,50,100,200,500,2000,5000} ou quelque chose de similaire.

Et bien figurez vous que si d'après les maid, personne ne serait en possession de la carte "je suis allé 5000 fois au at home café", il y aurait "beaucoup" de personnes ayant la carte "je suis allé 2000 fois au at home café". Je vous laisse faire le calcul du nombre d'années nécessaire pour aller 2000 fois au même endroit ; toujours d'après les maids, ces gens iraient "plusieurs fois par jours" ; c'est donc en supposant que ces personnes sont Japonaises, que je concluerai: il sont forts ces Japonais.